Un come-back, si je fais juste me l’imaginer comme ça dans ma tête, c’est toujours un peu Rocky-style : la musique triomphante, la foule en délire,  le poing levé… dans ma tête, un come-back, c’est glorieux. Mais un come-back d’une blessure dont la période de rémission a fini par durer 8 mois, c’est certain que ça ne pouvait pas être comme dans mes élucubrations…

Mise en situation rapide : ma vie, c’est le sport. J’en ai besoin pour être bien, de toute sorte de manières. Mais bon avec les sports viennent les risques, et parfois aussi les blessures. Ce qui devait arriver arriva et fini par résulter en une chirurgie en janvier 2015. Après huit mois d’inactivité au niveau des bras (ou au « haut du corps », si on veut se la jouer hockey) je suis finalement sur la bonne voie, et j’ai enfin eu le ok de mon docteur pour recommencer à utiliser activement mon bras gauche et donc recommencer mes sports chéris.

« Tranquillement », qu’il a dit. Même chose du côté de ma physio « Prends ton temps, ça ne va pas revenir tout de suite, ta force et ta stabilité… tu ne voudrais pas te blesser ailleurs parce que tu n’es pas prête ! » Oui, oui… c’est certain que je le comprends. Mais une fois sur l’eau, on oublie vite!

Bref, je me dis que je vais être à l’écoute de mon corps, et respecter mes limites. Ça me paraît équitable! Alors, pourquoi pas participer à une petite compétition de rien du tout… 3 semaines plus tard! Allez hop : Direction la Mecque du kitesurf, Cape Hatteras!

Il faut donc dire qu’entre les sessions de kite que j’avais fait à la compétition  de septembre 2014 et celle de cette année, j’étais retournée à l’eau… 2 fois. Un an sans rider, pratiquement. Et bien sûr, je suis dans le premier groupe de compétiteurs à aller sur l’eau, le lendemain de mon arrivée, pas même une petite journée pour me remettre dedans…

Autant vous dire que j’ai mal ridé. Très mal… je n’avais plus d’équilibre, peu d’endurance, une mauvaise position… Je n’ai pas eu mal à l’épaule, ce qui est la bonne nouvelle, mais maudit que j’ai eu mal à l’orgueil. Même si tout le monde savait que je revenais de blessure, même si je savais au fond que je ne gagnerais pas et que mon cerveau comprend très bien le raisonnement, j’étais… frustrée. Mon « come-back » était loin de la version cinématographique que mon imagination avait mise en image de manière très, très irréaliste.

Personne n’a évidemment fait de commentaire, j’ai juste perdu mes heat, et voilà, l’événement est terminé pour Dominique.  Ces moments sont un exemple parfait de circonstances dans lesquelles le cerveau est divisé en deux : raison vs sentiment. Et oh! Combien de fois dans la vie est-ce qu’on n’arrive pas à cette bataille entre ce que l’on sait et comprend et ce que l’on ressent?

À ce moment-là, j’ai eu deux choix : soit je restais frustrée de ma piètre performance, sois je me concentrais sur le fait que je pouvais enfin rider. Parce que c’est ça au fond, qui était important – et c’est ça qui était mon vrai come-back : je pouvais finalement faire mes sports chéris, j’avais gagné ma bataille contre la blessure.

Après quelques sessions sur l’eau, j’ai rapidement retrouvé une partie de mon niveau des dernières années, et surtout, j’ai eu de plus en plus de plaisir, et je suis même allée rider dans des conditions intenses, sans hésitation, sans peur.

Tout ça pour dire qu’on a toujours le choix de ce sur quoi on décide d’amener notre attention, et notre énergie. Je crois fortement qu’il faut par contre prendre le temps de vivre ce qu’on a à vivre, même si c’est une émotion négative (peine, frustration, déception), puis aller de l’avant en se concentrant sur ce qui est positif dans la situation, aussi difficile que ça peut être.

Je suis récemment tombée sur ce texte, et je crois qu’il est tout à fait à propos ici

«  Soyez reconnaissant de ne pas avoir tout ce que vous désirez. Si vous l’aviez, à quoi auriez-vous hâte?

Soyez reconnaissants lorsque vous ne connaissez pas quelque chose. C’est une opportunité d’apprendre.

Soyez reconnaissant pour les moments difficiles. C’est pendant ces moments que l’on grandit.

Soyez reconnaissant pour vos limites. Elles vous donnent l’opportunité de vous améliorer et vous dépasser.

Soyez reconnaissant pour chaque nouveau défi. Ils construiront votre force et votre caractère.

Soyez reconnaissant pour vos erreurs. Elles vous apprendront de précieuses leçons.

Soyez reconnaissant lorsque vous êtes fatigué, épuisé. Parce que cela veut dire que vous avez fait une différence.

Il est facile d’être reconnaissant pour les bonnes choses; mais une vie bien remplie  et une vie d’accomplissements viendront à ceux qui sont aussi reconnaissants pour les revers.

La reconnaissance peut transformer un négatif en un positif. Trouvez une manière d’être reconnaissant pour vos difficultés, et ils deviendront des bénédictions ».

Je crois que la phrase la plus importante de tout cela est la dernière, précisément le début : « Trouvez une manière… » : c’est à nous de faire le choix, de prendre la décision de transformer le négatif en positif – ça n’arrivera pas seul!